Une initiative du Groupe Jenaco
« C’est la première fois de ma carrière que j’assiste à une rencontre où l’on a réuni autant de gens de qualité et de points de vue diversifiés », s’est exclamé un participant à la première journée-colloque Partager pour bâtir, tenue le 1er novembre 2019, à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Son propos a été repris par bon nombre des 250 personnes présentes qui ont salué cette initiative de Jean Turgeon, président fondateur du Groupe Jenaco.
Ce dernier s’est inspiré de ses propres interrogations sur les façons d’améliorer ses processus tant au sein de son organisation que dans l’industrie dans une perspective d’avenir. En partageant son idée avec des partenaires, il a rapidement réalisé qu’un tel projet pourrait être utile à l’ensemble du secteur de la construction.
Cette journée de réflexion stratégique sur les enjeux actuels de l’industrie de la construction a aussi permis de porter un regard critique sur les façons de faire courantes tout en identifiant des pistes de solution.
Des solutions pour contrer la pénurie de main d’œuvre
Après avoir confirmé l’importance de l’industrie de la construction dans l’économie québécoise (classée au 4e rang), Maged Abdelsayed, ing., M. ing., associé chez Deloitte a identifié les principales problématiques auxquels les acteurs étaient confrontés. Au-delà de la pénurie de main d’œuvre généralisée, il a signalé la productivité déficiente, les retards et dépassements de coûts, le retard technologique et la difficulté d’instaurer une approche de collaboration dans l’écosystème de la construction au Québec.
À la décharge du milieu, le conférencier a souligné la complexité des projets, le nombre important d’acteurs impliqués, la diversité des façons de faire et la difficulté de partager l’information existante. L’accélération dans l’accès aux cartes de compétence et une augmentation de la polyvalence des métiers de la construction ont été quelques-unes des solutions avancées par le conférencier pour atténuer la pénurie de main d’œuvre.
Ce dernier a également avancé la nécessité d’investir davantage dans la conception des projets en amont pour contrecarrer les effets dévastateurs des retards et dépassements de coûts. Il a également insisté sur la pertinence de partager l’information et de recourir à la technologie pour mieux gérer l’information disponible.
Instaurer une culture de collaboration dès l’avant-projet
Le panel regroupant six acteurs d’horizons différents a été aussi riche en contenu avec un partage d’expériences et de points de vue stimulant pour l’assistance. Certains ont fait valoir l’importance d’utiliser des outils de collaboration, de recourir à un mode de contrat de gestion à risque, de revoir le mode d’attribution des contrats pour éviter les pièges du plus bas soumissionnaire, de ne pas judiciariser automatiquement les litiges, etc.
Certains éléments ont été l’objet d’un consensus dont celui d’une meilleure collaboration entre tous les acteurs, peu importe leur statut. Certains panélistes ont mentionné la responsabilité des donneurs d’ouvrages et des professionnels et la nécessité de s’ouvrir davantage à la collaboration, dès l’avant-projet, phase jugée la plus cruciale. D’autres ont enchéri sur le développement d’une approche collaborative dans un esprit d’équipe, d’entraide et de concept gagnant-gagnant. Malgré la nécessité de toujours faire plus vite, « il faut prendre le temps de se parler, d’intégrer le plus rapidement possible les spécialités dans le travail en amont d’un projet… »
Conscients que le mode de gestion classique dans l’industrie de la construction est dépassé, tous ont convenu de l’urgence de revoir les façons de faire dès le début d’un projet. Ce constat s’est répercuté dans l’assistance dont les questions portaient entre autres, sur le « comment » et sur l’impossibilité pour la majorité des acteurs de connaître tous les outils technologiques disponibles. « Pourquoi ne pas adopter un seul outil de gestion pour toute l’industrie? » s’est interrogé un participant désireux de passer à l’ère numérique et inquiet de faire le mauvais choix.
Un changement rapide de culture s’impose pour l’industrie de la construction
Déplorant l’ignorance du BIM par une forte majorité d’entreprises, la professeure Ivanka Iordanova, conférencière à l’heure du lunch, a présenté les retombées positives de l’utilisation de ce mode de gestion axé sur la collaboration. Les statistiques éloquentes tant en diminution de coûts qu’en réduction du temps et d’erreurs ont confirmé la valeur de ce modèle de coordination multidisciplinaire et collaboratif.
« Le BIM est un outil incontournable aujourd’hui pour réaliser les projets de plus en complexes », a-t-elle affirmé en rappelant que bientôt l’industrie de la construction québécoise devra passer à la vitesse supérieure pour amorcer son virage technologique 4.0.
La journée-colloque Partager pour bâtir s’est poursuivie avec une autre conférence identifiant cette fois-ci, les qualités essentielles des gestionnaires de projets de construction du 21e siècle. Ce sont les qualités des gestionnaires ayant un haut degré d’intelligence émotionnelle qui peuvent instaurer une culture de coopération / collaboration pouvant contribuer à l’amélioration de la performance des projets et de l’industrie a-t-elle précisé d’entrée de jeu. Parmi ces qualités, on retrouve la capacité d’adaptation, les habiletés à motiver l’équipe, à reconnaître les changements, à éliminer les obstacles, à entraîner les autres, à défier le statu quo tout en étant consciencieux.
La rencontre s’est terminée par un atelier interactif et un cocktail réseautage. L’atelier a eu pour but d’identifier des sujets de recherche potentiels afin d’explorer diverses avenues pour faire évoluer l’industrie de la construction faisant face à de nombreux enjeux. Ces recherches seront soutenues par des bourses Partager pour bâtir, remises au cours de l’année 2020.
Ces bourses ont été créées par le Groupe Jenaco, avec l’aide de quelques partenaires que sont : Banque Nationale, Groupe Deschênes, Groupe Fransyl, Constructions Bâtiments Québec (BQ) Inc., Bastium Construction Inc. et Conseil 2.0.
Rappelons en terminant que cette initiative du Groupe Jenaco faisait partie intégrante de son programme de festivités entourant les 25 années d’existence de l’entreprise en mécanique du bâtiment, spécialisée en tuyauterie.